Synthèse
Le message e-mail était vraiment une tentative d'alerter sur des points d'achoppement. Il est très difficile d'organiser un salon du livre (quand on s'est fourvoyé soi-même, on le sait) et il ne s'agit pas de tomber sur ceux qui en ont le courage. Il semble que ces remarques ont été reçues à Heyrieux comme une critique stérile... La lettre du maire n'appelle pas de réponse, il est évident qu'elle serait autant « éludée » que le message initial. C'est pourquoi nous nous contenterons de quelques réflexions ouvertes.
Le « contrairement à vos propos » de Monsieur le Maire prouve qu'il n'a pas lu ce message ou qu'il n'en a pas compris les termes. Il n'est pas question de mettre en doute la bonne foi de notre notable, ni de lui faire de procès d'intention, c'est pourquoi nous considérerons que tous ses termes sont choisis et sincères :
- « Une banderole était posée à l'entrée du village ». Il n'y a donc qu'une entrée de village, ce qui expliquerait que nous tournions en rond, surtout s'il n'y a aussi qu'une sortie. En fait, nous sommes arrivés par une entrée sans banderole ni balisage et pouvons nous demander si nous parlons de la même commune.
- Si vous écrivez à la mairie d'Heyrieux, indiquez en exergue que le signe « ? » signifie que vous posez une question. Précisez que la phrase apposée avant ce signe n'est ni une affirmation, ni une accusation. Peut-être cela pourra-t-il simplifier la communication ? Il est permis d'en douter.
- En effet, une correspondante de presse est passée, mais elle n'a photographié que le maire et son équipe. Il n'y avait qu'une correspondante, notre notable semble avoir oublié le nom du média qu'elle représentait. Et, à Heyrieux, le temps n'existe pas, puisqu'on attire le public à un salon plusieurs jours après sa manifestation. Une autre planète, vous dis-je !
- Il est évident que tout était satisfaisant dans ce salon ! Rappelons que, pour extraire un résultat d'un sondage, il faut interroger les personnes concernées sur le terrain. Il ne suffit pas de lancer des pourcentages de satisfaction auto-évalués. Au jour J, nous avons eu beaucoup de temps pour discuter avec nos confrères et consœurs, puisqu'il n'y a pas eu plus d'une trentaine de visiteurs et visiteuses, en comptant les représentants de la mairie et de l'association gérant les repas. Mais nous n'avons pas expressément fait un vote, et il est même possible que les personnes interrogées par d'autres soient satisfaites... Ceux qui venaient pour la première fois étaient comme nous, ne connaissaient ni l'organisatrice ni sa remplaçante. Des membres de l'association (non citée par Monsieur le Maire) nous ont renseignés comme elles ont pu, et nous les remercions.
- « Malheureusement et comme vous avez pu le constater, il est vrai qu'il manquait cette année des nappes sur les tables ». Précisons que ces tables sont incurvées et très sales, marquées de longues années de service.
- Il y avait à peu près une douzaine d'auteurs, nous n'avons pas compté exactement. Disons 12 auteurs à 15 euros = 180 euros. C'est la mairie qui est organisatrice de ce salon dans une salle communale. Elle n'a donc pas à régler de location pour ce local. « ... en outre, thé, café et viennoiseries ont été offerts à tous participants. » ... Il n'y avait plus de viennoiseries quand nous sommes arrivés. De plus, rien n'a été offert, pas plus le "vin d'honneur" que les amuse-gueules, les participants ayant payé ce fameux "droit de place".
NB : Vous savez, les viennoiseries, les boissons chaudes, le vin d'honneur et souvent le repas sont offerts par les salons, même dans de plus petites communes, même par des salons qui ne demandent pas de "droit de place".
- Donc, ce salon vide, pas signalé, sans accueil, aux tables sales, taxé de 15 euros,... « a tout de même satisfait un bon nombre d'habitués. » Si monsieur le maire le dit, c'est qu'il a demandé l'opinion des auteurs. Tout est possible, mais, sur place, qui est ce "bon nombre d'habitués" ? La moitié des auteurs, de guerre las, ont quitté la salle presque deux heures avant la fermeture. D'autres, comme nous, sont restés jusqu'au bout à discuter entre eux. Quel est ce bon nombre ? Approximativement : Douze auteurs, moins la moitié, restaient six auteurs. Sur les six auteurs, trois au moins s'ennuyaient comme des rats morts... Bénéfice du doute : disons que deux ou trois auteurs étaient satisfaits ? Mais cette expression « a satisfait » signifie « a donné à un bon nombre d'habitués ce qu'ils désirait ». Cela dépend du désir et de la quête de chacun... Soyons optimistes, et disons-nous que le salon d'Heyrieux 2014 et les suivants seront un vif succès.
- Non précisé dans le message : Le salle est inaccessible aux personnes à mobilité réduite (volée d'escaliers). Et j'ai reçu une attestation de présence au salon erronée.
- Pour finir, une citation de Sénèque dans ses Lettres à Lucilius : « La connaissance de la faute est le commencement du salut. Ceci, qui est d'Epicure, me paraît excellement dit. Quiconque ignore qu'il fait mal n'a pas la volonté de se corriger. Il faut se surprendre en faute pour commencer à s'amender. Certains tirent gloire de leurs vices : Crois-tu, toi, qu'on a le moindre souci du remède, quand on compte ses tares pour des vertus ? Prends-toi donc sur le fait, autant que tu le pourras ; informe contre toi-même. Sois d'abord ton accusateur, puis ton juge ; ne te fais ton avocat qu'en dernier lieu. A l'occasion sache te désobliger. »
André Gobry - Président de l'association