Ces pages sont destinées à permettre à des auteurs de donner leur avis et à renseigner des auteurs sur les salons littéraires d'Auvergne-Rhône-Alpes. Des organisateurs de salons trouveront ici l’avis d'auteurs sur les points considérés excellents et les améliorations qu’ils pourraient apporter.
Déjà, nous pourrions nous demander les motivations des organisateurs. Créer un salon, ce n’est pas une action anodine, c’est une débauche d'activité, surtout pour ceux qui sont peu nombreux. C’est très souvent un travail très long, une recherche de subventions, une communication avec les auteurs, un contact avec les médias, les collectivités, une intendance et une installation sur le terrain… Tout cela est admirable, nous pouvons remercier vivement ceux qui le font avec talent et abnégation.
Dans le meilleur des cas, les organisateurs sont des personnes passionnées, seules, en duo ou trio…, en association, employés ou élus municipaux,…, qui aiment et respectent la littérature, les livres et les auteurs, cherchent à créer une relation, une communication entre ces auteurs et le public, avec un respect de chacun.
Malheureusement, la bonne volonté ne donne pas de compétence en organisation, et il n’y a pas de secret pour créer un salon qui attire beaucoup de monde, cela se saurait. Même des organisateurs qui ont tous les moyens pour réussir se plantent, sans qu’on puisse savoir pourquoi. Des censeurs énoncent des causes, comme le mauvais temps ou le beau temps, le manque de publicité, le manque de signalisation, le lieu trop connoté ou peu attirant, le manque d’écrivains primés ou célèbres,… mais ce ne sont que des théories que nous voudrions voir appliquer exactement dans le même contexte en réussissant un salon… Quand toutes les théories sont appliquées et que les visiteurs ne viennent pas, il faut se rendre à l’évidence.
Un autre problème est que, sauf de très rares exceptions, les auteurs ne vivent pas de leur plume. Et quand une prestation leur fait débourser des frais de déplacement, de repas, parfois d’hébergement, sans qu’ils vendent de livres, ou qu’ils n’en vendent pas assez pour financer ces frais, c’est une perte sèche. Il leur faut donc choisir entre les extrêmes : la richesse culturelle et relationnelle, la disponibilité et la bienveillance d’amoureux du livre, et le miroir aux alouettes des marchands d’auteurs qui les considèrent comme des produits marketing.
Car les écrivains rencontrent aussi :
- L’auteur-organisateur mégalo qui a trouvé ce système pour briller et vendre ses livres,
- la municipalité qui utilise ce moyen électoraliste pour promouvoir sa « politique culturelle »,
- la librairie qui fait son plus important chiffre d’affaires,
- l’association qui organise un salon comme une œuvre caritative en oubliant que les auteurs ne sont pas bénévoles,
- le vendeur d’éditeurs, de bouquinistes, de libraires… et d’auteurs…
La liste n’est pas exhaustive.
Il faut entendre les discussions dans les salons pour comprendre que certains auteurs ne pensent qu’à vendre leurs ouvrages, sont prêts à de nombreuses concessions et à se taire si le chiffre d’affaire leur convient. Mais il en est aussi de très nombreux qui ne supportent pas l’inconfort pendant parfois une dizaine d’heures, les prix exorbitants d’inscription et de repas,… jusqu’à la discrimination et l’ignorance de la loi du 11 février 2005 sur l’accessibilité des personnes à mobilité réduite dans les lieux recevant du public, qui aurait du être appliquée sans consentement en 2015 .
Un exemple criant de vérité : A une demande de renseignements sur les dimensions des tables et la précision que l'auteur sera accompagné, un organisateur est capable d’écrire par mail :
« Chaque auteur dispose d'une chaise et d'une place, sachant qu'il y a deux auteurs par table (table d'1m ou 1m20).
Il n'y a pas de place prévue pour des personnes qui accompagnent, ni de chaise prévue ... l'inscription pour les auteurs est gratuite et nous louons le matériel, ce qui explique qu'il y aura normalement le nombre de chaises correspondant aux auteurs et éditeurs inscrits.
Cela dit, rien ne vous empêche de venir accompagné, à condition d'apporter une chaise et que la personne accompagnante ne gêne pas la circulation ou le passage, ou l'auteur voisin). »
Et quand on lui parle du peu de place (1 mètre ou 1,20 mètres pour deux auteurs) et qu'on lui évoque un handicap qui oblige à bouger parfois, il se fâche, déforme les propos, considère l’auteur comme un méchant qui dit du mal des gentils bénévoles. Mais c’est un cas extrême. Ce qui est drôle, c’est que des auteurs ont eu à subir des organisateurs et que d’autres auteurs ne disent que du bien des mêmes organisateurs ; que des organisateurs ont eu à subir des auteurs, que d’autres organisateurs n’en disent que du bien.
En 2013, le salon d'Heyrieux (38) pourrait être un cas d'école : L'évaluation des salons sur notre site était en projet, nous n'avions pas eu le coeur de "tirer sur l'ambulance" et voulions aider les "organisateurs" à améliorer leur prestation. Que nenni ! Nous nous sommes fait envoyer sur les roses. Un maire et son conseil municipal sont-ils plus compétents en matière de salon du livre que des auteurs ? Pour votre édification, nous avons spécialement édité une page pour le salon d'Heyrieux, notre courrier e-mail, la réponse de l'édile, notre conclusion. Est-ce par bonté d'âme que des organisateurs inscrivent plus d'auteurs qu'ils n'ont de places ? Est-ce parce qu'ils n'ont pas le coeur de refuser... ? Est-ce par compétition pour avoir le plus d'écrivains au mètre carré ?... Toujours est-il qu'à partir de 2014-2015 il y a une multiplication des "élevages d'auteurs en batterie". Les tables deviennent des 1/2 tables, les écrivains sont mal installés et certains ne peuvent pas exposer tous leurs livres... Le public est perdu, ne sait comment s'y prendre devant cet étalage discontinu... Il est prouvé que le très grand nombre de choix rebute, diminue ou annule les ventes (proportionnellement).
Nous ne voulons surtout pas créer un antagonisme ou un parti pris entre organisateurs de salons et auteurs. Il serait plaisant de penser que les auteurs sont des anges qui, d'une plume de leur aile, composent des odes élégiaques. Il y a aussi
- des auteurs odieux, nous en rencontrons dans les salons,
- des auteurs mégalos,
- des égotiques,
- ceux qui chassent le public par leurs éclats de voix ou de rire sans s’en rendre compte,
- ceux qui font le tapin et interpellent les visiteurs même devant le stand de leurs confrères et consœurs,
- les râleurs impénitents,
- les cuistres qui n’ont aucun respect pour les confrères et consœurs, ni pour les organisateurs, ni pour le public,
- les faiseurs de ragots…
Être reconnu « écrivain » donne parfois la grosse tête. Les salons sont une représentation de notre société, et les personnes qui s’y trouvent en sont parfois des caricatures. Il faut donc arriver à concilier l’ego et le caractère de tous, comme dans toute bonne société qui se respecte.
Voilà ! Nous avons parlé à de nombreux auteurs, tous trouvaient bonne l'idée de faire un site "évaluant" les salons. Nous faisons donc appel aux auteurs afin qu'ils nous donnent leur opinion sur les salons qu’ils ont pratiqués. Qui, mieux qu’eux, est au courant des conséquences des efforts mis en œuvre, qu’ils soient pharaoniques ou confidentiels ? Ils sont les premiers concernés, bénéficiaires des attentions et de la disponibilité des organisateurs, ou de la distance et la morgue de ceux qui les considèrent comme faire-valoir. Ce sondage (bien sûr fluctuant) pourra renseigner des auteurs en recherche de salon, ceux qui voudraient essayer le changement... et permettre aux organisateurs de savoir ce que pensent vraiment les auteurs qui se sont exprimés ici, leur permettre d'ajuster, de rectifier, ou de recevoir les bonnes appréciations qu'ils méritent.
Il est important d'avoir l'esprit critique en toutes choses, pour ne pas être des moutons qu'on mène à l'abattoir. Mais il est aussi important d'être juste et équitable et de mettre la sourdine à notre égo et notre affectif. Dans cet ordre d'idée, n'hésitez pas non plus à nous contacter pour d'autres sujets.
Que ce soit vous, auteur, qui nous lisez, un "auteur affilié" ayant son portrait sur ce site, un membre de notre association,... chacun est libre de donner son avis, aucun de vous ni de nous n'est tenu à s'exprimer ni à se taire. Le fait d'organiser un sondage n'est qu'une manière de donner aux auteurs un moyen d'expression, d'affirmer aux organisateurs de salon la reconnaissance de ceux qu'ils invitent... même si parfois quelques remarques pourraient égratigner. Quand un auteur signale un détail ou un problème, un(e) organisateur(trice) peut croire à une parole de flatterie ou de mauvaise humeur... Quand ce sont plusieurs auteurs, il y a un doute. Il n'est pas bon que notre site se permette de ne pas citer certains salons, de les oublier, les éluder ou les boycotter. Aidez-nous, s'il vous plaît, à approcher de l'objectivité. Merci
Petits détails très importants concernant les avis sur les salons : Des auteurs peuvent être étonnés des éloges ou des critiques négatives de leurs consœurs et confrères, alors qu'ils pensent l'inverse. Les premiers critères, semble-t-il, sont l'attirance du public et les ventes : les livres pour enfants attirent au point qu'on ne voit plus que des parents accompagnées de leur progéniture dans certains salons. Ces livres se vendent donc particulièrement bien, surtout qu'ils sont souvent à bas prix. Les livres humoristiques sur la politique se vendent bien aussi, et, en tous cas, les livres en dessous de 15 euros... Les romans policiers sont encore prisés, mais les romans dits "de société" marquent le pas... Chacun voit midi à sa porte et les sondages sont évidemment subjectifs. La majorité des critères de nos sondages sont des constats et ne devraient rien avoir à faire avec la satisfaction ou l'insatisfaction des auteurs. Pourtant, si vous servez le même repas à la même personne dans des circonstances différentes, il est évident que son avis ne sera pas le même...
NB : L'original des textes cités est disponible, car rien n'est inventé... malheureusement.